Quoi de plus normal que de s'adresser à un Planning familial pour s'informer sur la sexualité ?
C’est historiquement et sociologiquement, sa mission la plus élémentaire. Celle-ci s’inscrit dans charte de l’IPPF (International Parenthood Planification Federation) qui défend la santé reproductive et sexuelle.

Comment le Planning familial est-il devenu central dans les problèmes dits "sexologiques" ?

Il convient de se replacer dans le contexte des années 60 qui virent apparaître des moyens contraceptifs dont la pilule qui allaient révolutionner les relations hommes /femmes. La liaison entre les relations sexuelles et la reproduction va subir une modification fondamentale. On pourra désormais faire l’amour dans une perspective de plaisir sans la peur d’une grossesse. La "liberté sexuelle" va s'inscrire dans la mentalité des gens.

Paradoxalement, cela va révéler toute une problématique autour de la jouissance : impuissance, anorgasmie, éjaculation précoce, frigidité, dyspareunie.

Un nouveau paradigme apparaît :
"Comment jouir de la liberté de jouir ?" Cela va favoriser l'apparition d’une science de la santé sexuelle et reproductive : la sexologie. Des volontés se mobilisent pour fonder cette science qui se propose d’étudier les mécanismes de l’apparition des dysfonctionnements, des inconforts mais aussi des mésententes. Les recherches se font tous azimuts. Il y a l’organicité à distinguer du psychologique et du relationnel. De grands courants apparaissent, Master’s et Johnson, etc. Les universités s’organisent : Bobigny, Saint Luc…

Le  monde du Planning familial  va être rapidement confronté à un paradoxe :
  • traiter le symptôme sexuel s'avère insuffisant
  • voire inutile
  • parce que celui-ci peut n'être que le symptôme d'un dysfonctionnement à d'autres niveaux de la relation.
Il est donc parfois le seul biais possible pour exprimer un malaise. Il convient de prendre en compte qu’il est parfois plus aisé de s’accuser d’une déficience sexuelle que de remettre en cause un fonctionnement relationnel.

Il convient cependant de distinguer en sexologie les problèmes organiques et ceux qui sont d'origine psychologique. Avant de traiter un problème sexuel d'origine psychologique, il vaut mieux s'assurer que tout problème organique a été écarté.

Le centre de planning familial avec son caractère dépsychiatrisé, son accès relativement aisé, notamment sur le plan financier, sa pluri-disciplinarité, se prête bien à ce type de consultations.

Le Planning familial est un lieu privilégié de la réflexion autour de la sexualité.
L'un des biais parmi d'autres est le volet animations/prévention qui permet d'aborder la vie  affective et sexuelle avec les jeunes en milieu scolaire et non scolaire. Cela se fait dans un cadre où la vie intime fait l’objet d’une réflexion quant à sa protection.
Le seul fait de pouvoir parler ou entendre parler les autres de certaines questions peut être de nature à sortir de l'isolement.